Introduction aux Saints d'Amérique
SYNAXE
DES SAINTS ORTHODOXES
D'AMÉRIQUEDevant : S. Pierre l'Aléoute
1er rang : SS. Juvenal, Germain, Innocent,
Tikhon et Raphaël (g. à d.)
2e rang : SS. Alexandre Hotovitzky,
Alexis Toth, Jacob Netsvetov,
Jean Kochurov (g. à d.)
[Ne figurent pas :
SS. Nicolas (Velimirovi t ch)
et Jean (Maximovitch)]
Fête de Tous les Saints d’Amérique :
Deuxième dimanche après la PentecôteTropaire (ton 8)
Comme moisson abondante de ta semance de salut,* l'Amérique du Nord t'offre, Seigneur, tous les saints qui y ont brillé.* Par leurs prières garde l'Église et notre pays dans une paix continue,** par l'intercession de la Mère de Dieu, ô toi qui es miséricordieux.
Kondakion (ton 3)
Aujourd'hui le chœur des saints qui furent agréables à Dieu en terre d'Amérique du Nord * se tient avec nous dans l'Église et prie invisiblement pour nous.* Avec eux les anges le glorifient,* et tous les saints de l'Église du Christ se joignent à la fête.** Tous ensemble ils prient pour nous devant le Dieu d'avant les siècles.
SAINTS ORTHODOXES D'AMÉRIQUE (TABLEAU)
L'ORTHODOXIE EN AMÉRIQUE DU NORD
L'ORTHODOXIE AU CANADA
L’Église orthodoxe reconnaît la sainteté de douze personnes qui ont sanctifié par leur vie la terre d’Amérique depuis l’arrivée des premiers missionnaires orthodoxes en Alaska en 1794. La présence orthodoxe en Amérique du Nord peut être divisée en deux grandes étapes géographiques et temporelles. La première correspond à la mission de l’Église de Russie auprès des peuples autochtones et des colons russes des îles Aléoutiennes et de l’Alaska et couvre la période de 1794 jusqu’au milieu du XIX e siècle. Cette étape a connu un tournant décisif en 1867, avec la vente de l’Alaska aux États-Unis.
La deuxième étape est centrée sur l’établissement de l’Église orthodoxe aux États-Unis « continentaux » (les 48 États américains contigus) et au Canada. La prière paroisse orthodoxe aux États-Unis a été fondée à Nouvelle-Orléans en 1864 et en 1872 l’Église de Russie a transféré le siège épiscopal de son diocèse américain de Sitka en Alaska à San Francisco en Californie. L’évêque Jean Mitropolski est donc devenu le premier hiérarque orthodoxe ayant résidence aux États-Unis continentaux, avec juridiction canonique sur tous les orthodoxes en Amérique du Nord.
Le tableau ci-dessous contient des renseignements sur les douze saints qui ont vécu en Amérique. Les saints Germain, Juvénal et Pierre l’Aléoute représentent la première génération de missionnaires russes et leurs ouailles autochtones. Une deuxième génération missionnaire est représentée par saint Innocent, qui a quitté l’Alaska en 1857, et par saint Jacob Netsvetov, décédé en Alaska en 1864.
Plusieurs saints ont œuvré au sein du diocèse multi-ethnique sous la responsabilité de l’évêque russe à San Francisco pendant la période entre 1872 et la Révolution russe de 1917 : les saints évêques Tikhon, Raphaël et Nicolas, et les prêtres Alexis Toth, Jean Kochurov et Alexandre Hotovitzky, ces deux derniers ayant été martyrisés par les communistes en URSS.
Saint Nicolas (Velimirovitch) était un héroïque et brillant évêque serbe qui a vécu en Amérique en 1921-22 et y a passé les dix dernières années de sa vie, de 1946 à 1956.
Saint Jean (Maximovitch) de Shanghaï et San Francisco est issu de la communauté russe exilée après la révolution d’octobre 1917 et la défaite de l’Armée blanche en 1920. Il a passé les dernières années de sa vie comme évêque de San Francisco de l’Église orthodoxe russe hors-frontières.
Le texte qui suit, « L’Orthodoxie en Amérique du Nord », est un aperçu plus détaillé de l’histoire de la présence orthodoxe en Amérique, où le rôle des principales personnalités, en particulier les saints Germain, Innocent, Alexis Toth, Tikhon et Raphaël, est placé dans le cadre temporel et institutionnel de l'épanouissement de l'Orthodoxie en Amérique du Nord .
SAINTS
NAISSANCE/
DÉCÈS
FÊTEPÉRIODE EN AMÉRIQUE
REMARQUES
S. Germain
d’Alaska1758 -
13.12.183713 déc.-
15 nov.1794-1837 Premier saint canonisé en Amérique
Titre : Thaumaturge d'AmériqueS. Juvénal
d’Alaska1761 - 1796 24 sept. -
13 déc.1794-1796 Premier martyr orthodoxe en Amérique S. Pierre l’Aléoute ? - 1815 24 sept. -
13 déc.Naissance -1815 Martyrisé en Californie S. Innocent
de Moscou
et d'Alaska26.08.1797 -
31.03.187931 mars - 6 oct. 1824-1857 Premier évêque orthodoxe en Amérique. Titre : Égal aux Apôtres et Illuminateur de l’Amérique S. Jacob Netsvetov d’Alaska 1802 - 26.07.1864 26 juil. 1802-1823 1828-1864 Premier prêtre orthodoxe né en Amérique. Titre : Illuminateur des Peuples d’Alaska S. Tikhon
de Moscou
et d'Amérique19.01.1865 -
07.04.19257 avril
et 9 oct.1898-1907 Patriarche de Moscou 1917-25.
Titre : Illuminateur d’Amérique du Nord et Confesseur de MoscouS. Alexis Toth 18.03.1854 - 07.05.1909 7 mai 1889-1909 Titre : Confesseur et Défenseur de l’Orthodoxie en Amérique S. Jean Kochurov 13.06.1871 - 31.10.1917 31 oct. 1895-1907 Fusillé par des marins bolcheviks.
Titre : Missionnaire d’Amérique et premier Hiéromartyr du joug bolchevikS. Alexandre Hotovitzky 11.02.1872 -
automne 19374 déc. 1895-1914 Arrêté par les communistes en 1937 ; lieu et date de décès inconnus.
Titre : Nouveau Hiéromartyr de Russie et Missionnaire d’AmériqueS. Raphaël
(Hawaweeny)
de Brooklyn08.11.1860 - 14.02.1915 27 fév. 1895-1915 Premier évêque orthodoxe consacré en Amérique S. Nicolas (Velimirovi t ch)
de Zhicha23.12.1880 -
18.03.195618 mars 1921-1922
1946-1956Évêque de l'Église de Serbie S. Jean (Maximovitch)
de Shanghai et
San Francisco04.06.1896 -
02.07.19662 juil. 1962-1966 Premier saint de l'immigration russe après la révolution communiste
L’Orthodoxie a été introduite en Amérique du Nord à la fin du dix-huitième siècle par des missionnaires russes envoyés pour évangéliser les autochtones et pour pourvoir aux besoins spirituels des commerçants et des colons russes des îles Aléoutiennes et l’Alaska, qui étaient alors possessions russes. Ce fut en 1741 que le père Hilarion, un missionnaire de Sibérie qui a accompagné Vitus Béring sur un de ses voyages d'exploration sur la côte d'Alaska a célébré la première de la Divine Liturgie dans le Nouveau Monde. En 1767 Grégoire Shelikov, le véritable fondateur de la colonie russe en Alaska, a baptisé quarante personnes et a fait appel au monastère de Valaam pour envoyer des missionnaires à la colonie.
Après l'incorporation formelle de l'Alaska dans l'Empire russe en 1791, la monastère de Valaam a nommé un groupe de dix moines comme missionnaires à la colonie ; ils sont arrivés à l'île de Kodiak, la capitale de la colonie, le 24 septembre 1794. En dépit du conflit entre la mission de Valaam et l'administration russe concernant le traitement rude des autochtones, les moines se sont consacrés à l'évangélisation des Alaskans avec une grande sensibilité, à la fois par leur approche sympathique à l'égard de l’antique héritage religieux des Alaskans, et par leur exemple personnel. Plusieurs milliers d’autochtones ont été baptisés très vite par la mission, en dépit de la résistance de certains Alaskans, qui a eu pour conséquence le martyre du hiéromoine Juvénal en 1796. L’un des moines, Germain, a établi un ermitage sur l'île aux Sapins, proche de Kodiak, en 1808, et il a passé le reste de sa vie comme ermite, tout en enseignant et en aidant les Aléoutes. Il était très respecté par les Aléoutes et il a été canonisé en 1970, devenant ainsi le premier saint orthodoxe en Amérique.
En 1824 le prêtre Jean Veniaminov est arrivé en Alaska. Extrêmement doué et actif, linguiste, écrivain, charpentier, ébéniste, mécanicien et administrateur, le père Jean s'est consacré entièrement à la vie de la mission pendant près de 30 ans. Après la mort de son épouse en 1839, il a été tonsuré moine, sous le nom d'Innocent, et il a été ordonné évêque du Kamtchatka, des îles Kuriles et des îles Aléoutiennes en 1840. Le vaste diocèse de l'évêque Innocent comprenait l’immense péninsule du Kamtchatka, les îles Aléoutiennes et l'Alaska. Innocent a été transféré en Sibérie en 1852 et il est devenu métropolite de Moscou en 1868. En 1977 l'Église l'canonisé, lui donnant le titre de saint Innocent de Moscou, d'Illuminateur des Aléoutes et Apôtre d'Amérique.
Après la vente de l'Alaska aux États-Unis en 1867, le siège du diocèse a été transféré de Sitka en Alaska à San Francisco, ouvrant un autre chapitre de la présence orthodoxe dans le Nouveau Monde. La foi orthodoxe a été implantée aux États-Unis continentaux et au Canada par des immigrés des pays de culture orthodoxe, des Grecs en premier, vers le milieu du dix-neuvième siècle. La première paroisse orthodoxe grecque a été fondée en 1864 à Nouvelle-Orléans. Puis sont arrivés des Ukrainiens et des Russes en grand nombre à la fin du XIX e siècle et au début du XX e siècle, et aussi des Arabes, des Bulgares, des Roumains et des Serbes. Avant la première guerre mondiale les premières paroisses orthodoxes aux États-Unis ont vu le jour, fondées par des immigrés, des hommes d'affaires et des diplomates. Ces paroisses étaient multilingues et multi-éthnique, composées principalement de Grecs, de Slaves et d’Arabes. Des paroisses ont été fondées à San Francisco (1868), New York (1870), Chicago (1888), Portland, en Oregon (1890), Seattle (1892) et ailleurs. Ces paroisses recevaient des prêtres et de l’aide du diocèse missionnaire de San Francisco – l’évêque russe était le seul hiérarque orthodoxe présent en Amérique du Nord et il avait juridiction sur toutes les communautés orthodoxes aux États-Unis et au Canada.
Entre 1890 et 1920, des centaines de milliers d'immigrés sont arrivés aux États-Unis et au Canada de l’Europe de l'Est, des Balkans et du Moyen-Orient, bon nombre d'entre eux apportant avec eux leur foi orthodoxe. Beaucoup étaient des uniates ou des grecques-catholiques, descendants des chrétiens orthodoxes en Europe de l'Est qui se sont unis à Rome au XVI e siècle. L'Église catholique en Amérique a été peu accueillante pour les catholiques de rite byzantin. L'expérience personnelle d'un prêtre uniate, Alexis Toth, et de sa paroisse à Minneapolis, les a menés à joindre l'Église orthodoxe en 1891. Le père Alexis est devenu un avocat inlassable du retour des uniates à l’Orthodoxie et pendant les trente années suivantes de nombreuses paroisses uniates se sont jointes au diocèse missionnaire orthodoxe.
Entre 1898 et 1907 le diocèse a été dirigé par l'évêque Tikhon, une personnalité dynamique et visionnaire, qui a reconnu l'importance de pourvoir aux besoins de toutes les nationalités dont était composé le diocèse. Il a vu la nécessité de progresser vers une Église orthodoxe locale, autosuffisante et autonome au Nouveau Monde. En plus de fonder de nouvelles paroisses, il a ouvert le premier séminaire orthodoxe à Minneapolis, le premier monastère à South Canaan en Pennsylvanie, et il a célébré la première consécration d'un évêque orthodoxe dans le Nouveau Monde, l'antiochien Raphaël Hawaweeny, en 1904. L’évêque Tikhon est retourné en Russie en 1907 et en 1917, pendant la révolution bolchevique, il a été élu le premier patriarche de Moscou depuis 200 ans. Il est mort en 1925 après avoir subi des mauvais traitements de la part des Soviétiques et il a été canonisé en 1989.
Même à l’époque de l'évêque Tikhon, des signes de division sont apparus parmi les orthodoxes en Amérique du Nord. Bien que le diocèse missionnaire avait la responsabilité canonique pour les Grecs orthodoxes, beaucoup de paroisses grecques ont préféré s'associer à l'Église de Grèce ou au Patriarcat œcuménique de Constantinople. C'était, cependant, la révolution russe de 1917 qui a eu comme conséquence l'effondrement du diocèse missionnaire comme juridiction canonique unique en Amérique du Nord. Privé du soutien financier et spirituel de l'Église-mère, attaqué de la « gauche » par le clergé radical et le mouvement de l'« Église vivante », d’inspiration communiste, et de la « droite » par les royalistes et par l’Église russe en exil fondée en 1921 en Serbie, le diocèse américain multi-ethnique ne pouvait plus défendre ses prérogatives canoniques à l’égard des diverses communautés orthodoxes en Amérique du Nord. La plupart des communautés orthodoxes non-slaves et quelques groupes slaves se sont regroupée en juridictions ethniques : l'Archidiocèse grec d'Amérique a été fondé en 1922 ; la même année, les paroisses carpatho-russes se sont retirées du diocèse américain et les Bulgares ont fondé leur propre juridiction. En 1924 des paroisses arabes ont été acceptées dans la juridiction du Patriarcat d'Antioche et les autres ont rejoint Antioche en 1934 ; en 1924 les paroisses ukrainiennes au Canada se sont regroupées en une Église ukrainienne en exil ; et les paroisses serbes du diocèse américain sont devenues une partie de l'Église de Serbie en 1926. Après la Deuxième guerre mondiale, des juridictions orthodoxes additionnelles sont apparues en Amérique du Nord, reflétant d'autres conflits et divisions en Europe, particulièrement après l'installation de gouvernements communistes en Europe de l'Est.
La solution « juridictionnelle » a certainement favorisé une certaine stabilité à la présence de l'Église orthodoxe en Amérique du Nord, mais le prix en était élevé : la rupture de l’unité canonique et l'émergence de diocèses ethniques avec des juridictions qui se chevauchent, clairement une situation non-canonique ; les séminaires, les écoles et les agences sociales fondées par le diocèse américain depuis 1885 ont été fermés par manque de moyens. En outre, des conflits et une concurrence ont surgi parmi le clergé, ayant pour résultat une perte de confiance parmi les fidèles.
En dépit du problème de juridiction, l’Orthodoxie s'est développée en Amérique du Nord, particulièrement après la Deuxième guerre mondiale, avec de nouvelles vagues d’immigrés orthodoxes et des conversions à l’Orthodoxie de personnes venant d'autres confessions chrétiennes et d'autres religions. Le diocèse américain de l'Église de Russie, qui a formellement rompu ses rapports avec l'Église-mère en 1924, a rétabli ses liens avec l'Église de Russie après la deuxième guerre mondiale. En 1970 l’Église de Russie a accordé le statut d’autocéphalie à ses diocèses nord-américains sous le nom de l'Église orthodoxe en Amérique.
Par les efforts de quelques hiérarques énergiques, tels que l'Archevêque grec Athenagoras (le futur patriarche de Constantinople), Antony, métropolite antiochien, et Valérien, archevêque roumain, certaines des divisions existantes à l’intérieur des Églises ethniques ont été surmontées. De nouvelles écoles de théologie ont été fondées : Holy Cross au Massachusetts en 1937, Saint-Vladimir à New York et Saint-Tikhon en Pennsylvanie en 1938 ; et des œuvres éducatives et sociales ont été graduellement rétablies sous les auspices des différentes juridictions. Parmi les grandes personnalités qui ont enseigné aux écoles de théologie figurent saint Nicolas (Velimirovi t ch), professeur et recteur de l'école Saint-Tikhon entre 1946 et 1956, et les professeurs Alexandre Schmemann et Jean Mayendorff, venus de l'Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge à Paris, qui ont enseigné à l'école Saint-Vladimir.
Tandis que les nouvelles juridictions ethniques favorisaient l'utilisation des langues liturgiques nationales, avec le temps l'utilisation de l'anglais, qui avait commencé tôt dans le diocèse missionnaire, est devenue plus populaire, surtout avec l’affaiblissement de la connaissance des langues nationales dans les diverses communautés.
L'établissement de l'Église orthodoxe en Amérique (EOA-OCA) en 1970 a créé une nouvelle situation canonique. Le Patriarcat œcuménique et la plupart des Églises non-slaves n'ont pas reconnu son statut d’Église autocéphale, tout en restant en communion avec elle, et l'EOA existe en parallèle aux autres juridictions orthodoxes représentées en Amérique du Nord. L'EOA a créé des diocèses ethniques pour ses paroisses roumaines, bulgares et albanaises, mais ses appels pour une unité orthodoxe plus large n’ont pas porté fruit.
Même si l'unité orthodoxe demeure problématique, le dialogue et la coopération inter-orthodoxes se sont développés au fil des années. Le premier projet inter-orthodoxe était la Commission chrétienne orthodoxe d'éducation, fondée en 1956 pour stimuler l'éducation religieuse, et en 1960 la Conférence permanente des évêques orthodoxes canoniques en Amérique (SCOBA) a été établie sous la présidence du représentant du Patriarcat œcuménique. Le SCOBA a lancé un certain nombre d'initiatives inter-orthodoxes, y compris l'organisme : Charités chrétiennes orthodoxes internationales (IOCC) en 1991, qui fournissent de l'aide pour le soulagement de désastres et le développement humanitaire. Par sa Commission œcuménique, le SCOBA participe aux dialogues interreligieux entre l'Église orthodoxe et d'autres confessions chrétiennes.
Bien que les évaluations du nombre d'orthodoxes aux États-Unis varient considérablement, s'étendant jusqu'à sept millions, un chiffre beaucoup plus bas semble plus réaliste. Une étude indépendante en 2001 suggère un chiffre d’environ 1,2 millions d’orthodoxes, toutes juridictions confondues, aux États-Unis.
La présence orthodoxe au Canada était très limitée avant l'arrivée de grands nombres d’immigrés ukrainiens dans les années 1890 comme colons dans les prairies de l’Ouest. Le diocèse russe basé à San Francisco s'est occupé de ces colons orthodoxes nouvellement arrivés et l’évêque Tikhon a établi des paroisses en Alberta, au Manitoba et en Saskatchewan. La paroisse saint Pierre et saint Paul a été fondée à Montréal en 1907 et d'autres paroisses, la plupart dans l'Ouest, ont été établies avant la Première guerre mondiale. En 1916, l’évêque Alexandre (Nemolovsky) est devenu le premier évêque orthodoxe à résider au Canada. L'agitation dans l’Orthodoxie nord-américaine suite à la révolution russe de 1917 a mené à la création de l'Église orthodoxe ukrainienne au Canada en 1919, et beaucoup de paroisses orthodoxes au Canada se sont jointes aux juridictions ethniques naissantes aux États-Unis. La plupart des paroisses russes et de quelques paroisses arabes et roumaines sont restées avec l'Église catholique grecque orthodoxe russe, comme elle était connue à l’époque.
En 1926 Archimandrite Arseny (Chahovtsov) a été consacré évêque de Winnipeg et du Canada et l'évêque Emmanuel (Abu-Hatab) a été consacré l'année suivante pour subvenir aux besoins de la communauté arabe canadienne. En 1940 les paroisses canadiennes sont devenues un diocèse distinct dans l'Archidiocèse nord-américain de l'Église catholique grecque orthodoxe russe, la future Église orthodoxe en Amérique.
Après la Deuxième guerre mondiale, beaucoup de nouvelles paroisses orthodoxes ont été fondées en Ontario et au Québec, y compris des paroisses anglophones à Montréal et à Ottawa et une paroisse francophone à Montréal, desservant les canadiens convertis à l’Orthodoxie et ceux de culture orthodoxe qui préfèrent l'utilisation des langues locales.
En 1946 l'Église orthodoxe ukrainienne au Canada a ouvert le Séminaire Saint-Andrew à Winnipeg pour la formation du clergé ukrainien. La formation théologique dans l’Est du Canada a émergé seulement beaucoup plus tard, avec l'établissement d'un certificat en théologie orthodoxe par Université de Sherbrooke à son campus de Longueuil, Québec, en 1997, et la fondation de l'Académie orthodoxe grecque de théologie de Toronto en 1999.
La vie monastique au Canada, qui avait connu une existence précaire et de courte durée dans l'Ouest avant la Deuxième guerre mondiale, a été rétablie par des moines et des moniales de l'Église orthodoxe en Amérique, vivant principalement dans des ermitages ou travaillant dans les villes, et par la fondation de monastères pour hommes à Bolton, Ontario (monastère saint Patrokosmas), et pour femmes à Brownsburg, Québec (Vierge Marie Consolatrice), sous la Métropole grecque orthodoxe du Canada. En 1987 l’Archimandrite Séraphim (Storheim) a été élu évêque d'Edmonton (EOA) et en 1990 il a été installé comme évêque d'Ottawa et du Canada. Mgr Séraphim a fondé deux communautés monastiques : Saint Séraphim de Sarov, basée à Rawdon, Québec, et Saint Silouan the Athonite, basée à la résidence de Mgr Séraphim de Spencerville en Ontario, afin de réunir en association les moines et moniales dispersés à travers le pays.
Les trois plus grandes juridictions orthodoxes au Canada sont la Métropole grecque orthodoxe, avec des paroisses dans tout le pays, particulièrement en Ontario, l'Église orthodoxe ukrainienne au Canada, présente notamment dans les provinces des Prairies, et l'Église orthodoxe en Amérique, avec des paroisses dans tout le pays, principalement dans l'Ouest. Ces juridictions ont des diocèses canadiens et des évêques résidents au Canada. D'autres paroisses orthodoxes sont affiliées avec des diocèses basés aux États-Unis. On estime à environ 400,000 le nombre d’orthodoxes au Canada.
- George H. Gray et Jan V. Bear, Portraits of American Saints , Diocese of the West, Orthodox Church in America, Los Angeles CA, 1994.
- The Saint Herman Calendar 1987 , Platina CA. (Témoignages et lettres de S. Germain traduits de l'anglais par C. V. Savykine) .
- L’Alaska qui conduit au Royaume des Cieux, Saint Germain d’Alaska, le moine Gérassime, et Saint Innocent d’Alaska , Éditions du Désert (La Planette, 07460 Banne, France), 2002. (Livre recommandé)
- Saint Innocent de Moscou, Le Chemin du Royaume , Éditions du Désert (La Planette, 07460 France), 2002.
- Mark Stokoe et Leonid Kishkovsky, Orthodox Christians in North America, 1794-1994, Orthodox Christian Publication Center, 1995. (Disponible en ligne)
- Étude de l'Orthodoxie contemporaine aux États-Unis :
http://hirr.hartsem.edu/research/research_orthodoxpaper.html- Orthodox Church in America, 2003 Calendar : Celebrating the Lives of the North American Saints.
Nous remercions en particulier le Hi goumène Georges (Leroy) pour sa précieuse collaboration à la préparation de ce dossier, en particulier pour l'adaptation et la traduction des vies des saints , ainsi que Denis Marier, pour ses traductions de certains textes.
Nous remercions également le Hiéromoine Daniel (Baeyens), le Hiéromoine Cyrille (Bradette), et le Lecteur Denis Lessard.
Nous remercions aussi l' Église orthodoxe en Amérique (EOA-OCA) pour son aimable autorisation d'utiliser comme sources les documents et les images ayant rapport aux saints d'Amérique qui se trouvent sur son site web.