Prières et offices

Nativité de la Vierge Marie (8 septembre)

8 septembre

TROPAIRE
KONDAKION
ÉVANGILE DES MATINES
À LA LITURGIE DE LA FÊTE :
    ANTIENNES
    ENTRÉE ET PROKIMENON
    ÉPÎTRE ET ALLÉLUIA
    ÉVANGILE
    MÉGALINAIRE ET COMMUNION
MÉDITATION SUR LA FÊTE
    NOTES
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TROPAIRE
(Ton 4)

Par ta nativité, ô Mère de Dieu, la joie fut révélée à tout l'univers, car de toi s'est levé le Soleil de Justice, le Christ notre Dieu, qui, nous délivrant de la malédiction, nous a valu la bénédiction et, terrassant la mort, nous a fait don de la vie éternelle.

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KONDAKION
(Ton 4)

Joachim et Anne de l'humiliante stérilité, Adam et Ève de la mort et du tombeau, ensemble furent délivrés par ta naissance, ô Vierge immaculée, et ton peuple en ce jour célèbre ta nativité, libéré, lui aussi, de l'esclavage du péché, et chant la Stérile qui enfante la Mère de Dieu, la nourricière de notre Vie.

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ÉVANGILE DES MATINES
(Lc 1, 39-49 ; 56)

En ces jours-là, Marie partit et se rendit en hâte vers la région montagneuse, dans une ville de Juda. Elle entra chez Zacharie et salua Élisabeth. Et il advint, dès qu'Élisabeth eut entendu la salutation de Marie, que l'enfant tressaillit dans son sein et Élisabeth fut remplie d'Esprit Saint. Alors elle poussa un grand cri et dit : " Bénie es-tu entre les femmes, et béni le fruit de ton sein ! Et comment m'est-il donné que vienne à moi la mère de mon Seigneur ? Car, vois-tu, dès l'instant où ta salutation a frappé mes oreilles, l'enfant a tressailli d'allégresse en mon sein. Oui, bienheureuse celle qui a cru en l'accomplissement de qui lui a été dit de la part du Seigneur ! " Marie dit alors : " Mon âme exalte le Seigneur, et mon esprit tressaille de joie en Dieu mon Sauveur, parce qu'il a jeté les yeux sur l'abaissement de sa servante. Oui, désormais toutes les générations me diront bienheureuse, car le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses. Saint est son nom. Marie demeura avec elle environ trois mois, puis elle s'en retourna chez elle.

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À LA LITURGIE DE LA FÊTE :

ANTIENNES

PREMIÈRE ANTIENNE

Souviens-toi, Seigneur, de David
et de toute sa douceur.

Refrain : Par les prières de la Mère de Dieu,
ô Sauveur, sauve-nous.

Voici : on parle d'elle en Éphrata,
nous l'avons découverte aux Champs-du Bois. (Refrain)

Qui parle te toi te glorifie, cité de Dieu. (Refrain)

Au milieu d'elle se trouve notre Dieu :
elle ne peut chanceler. (Refrain)

Gloire au Père... Maintenant... (Refrain)

DEUXIÈME ANTIENNE

À David le Seigneur l'a promis en vérité,
jamais il ne s'écartera de son serment.

Refrain : Sauve-nous, ô Fils de Dieu,
toi qui es admirable dans tes saints,
nous qui te chantons, alléluia.

C'est le fruit de tes entrailles
que je mettrai sur le trône fait pour toi. (Refrain)

J'exalterai la puissance de David,
j'ai préparé une lampe pour mon Christ. (Refrain)

Car le Seigneur a fait choix de Sion,
il en a fait le lieu de son séjour. (Refrain)

Gloire au Père... Maintenant...

Fils unique et Verbe de Dieu...

TROISIÈME ANTIENNE

C'est ici le lieu de mon repos,
là je siègerai, je l'ai voulu.

Refrain (le Tropaire) : Par ta nativité, ô Mère de Dieu, la joie fut révélée à tout l'univers, car de toi s'est levé le Soleil de Justice, le Christ notre Dieu, qui, nous délivrant de la malédiction, nous a valu la bénédiction et, terrassant la mort, nous a fait don de la vie éternelle.

Ses flots réjouissent la ville de Dieu,
le Très-Haut sanctifie le lieu de son séjour. (Refrain)

Nous serons rassasiés des biens de ta maison :
saint est ton temple, merveille de justice. (Refrain)

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ENTRÉE ET PROKIMENON

CHANT D'ENTRÉE

Venez, adorons, et prosternons-nous devant le Christ.
Sauve-nous, ô Fils de Dieu,
toi qui es admirable dans tes saints (le dimanche : toi qui es ressuscité des morts...),
nous qui te chantons, alléluia.

PROKIMENON (Lc 1, 46-48)

Mon âme magnifie le Seigneur
et mon esprit est ravi de joie en Dieu mon Sauveur.

Verset : Il s'est penché sur son humble servante,
voici que tous les âges me diront bienheureuse.

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ÉPÎTRE ET ALLÉLUIA

ÉPÎTRE (Ph 2, 5-11)

Frères, ayez entre vous les mêmes sentiments qui sont dans le Christ Jésus : Lui, de condition divine, ne retient pas jalousement le rang qui l'égalait à Dieu. Mais il s'anéantit lui-même, prenant condition d'esclave, et devenant semblable aux hommes. S'étant comporté comme un homme, il s'humilia plus encore, obéissant jusqu'à la mort, et à la mort sur une croix ! Aussi Dieu l'a-t-il exalté et lui a-t-il donné le Nom qui est au-dessus de tout nom, pour que tout, au nom de Jésus, s'agenouille, au plus haut des cieux, sur la terre et dans les enfers, et que toute langue proclame, de Jésus Christ, qu'il est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père.

ALLÉLUIA (Ps 44, 11 ; 13)

Écoute, ma fille, regarde et tends l'oreille.

Verset : Devant ta face imploreront les plus puissants.

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ÉVANGILE
(Lc 10, 38-42 ; 11, 27-28)

En ce temps-là, Jésus entra dans un village, et une femme, nommée Marthe, le reçut dans sa maison. Celle-ci avait une sœur appelée Marie, qui, s'étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Marthe, elle, était absorbée par les multiples soins du service. Intervenant, elle dit : " Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur me laisse servir toute seule ? Dis-lui donc de m'aider. " Mais le Seigneur lui répondit : " Marthe, Marthe, tu te soucies et t'agites pour beaucoup de choses ; pourtant il en faut peu, une seule même. C'est Marie qui a choisi la meilleure part ; elle ne lui sera pas enlevée. " Or, comme il parlait ainsi, une femme éleva la voix du milieu de la foule et lui dit : "Heureuses les entrailles qui t'ont porté et les seins que tu as sucés ! " Mais lui répondit : " Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et la garde ! "

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MÉGALINAIRE ET COMMUNUION

MÉGALINAIRE

Magnifie, ô mon âme, la glorieuse nativité de la Mère de Dieu. Étrangères aux mères, la virginité, étranger aux vierges, l'enfantement ; mais en toi, Mère de Dieu, les deux merveilles sont unies et toutes les familles des nations, d'âge en âge nous te magnifions.

CHANT DE COMMUNION (Ps 115, 13)

J'élèverai la coupe du salut, j'invoquerai le nom du Seigneur. Alléluia.

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MÉDITATION SUR LA FÊTE
AVEC LE PÈRE LEV GILLET
« UN MOINE DE L'ÉGLISE D'ORIENT »

Nativité de la Vierge Marie

L’année liturgique comporte, outre le cycle des dimanches et le cycle des fêtes commémorant directement Notre Seigneur, un cycle des fêtes des saints. La première grande fête de ce cycle des saints que nous rencontrons après le début de l’année liturgique est la fête de la nativité de la bienheureuse Vierge Marie, célébrée le 8 septembre [42]. Il convenait que, dès les premiers jours de la nouvelle année religieuse, nous fussions mis en présence de la plus haute sainteté humaine reconnue et vénérée par l’Église, celle de la mère de Jésus-Christ. Les textes lus et les prières chantées à l’occasion de cette fête nous éclaireront beaucoup sur le sens du culte que l’Église rend à Marie.

Au cours des vêpres célébrées le soir de la veille du 8 septembre, nous lisons plusieurs leçons tirées de l’Ancien Testament. C’est tout d’abord le récit de la nuit passée par Jacob à Luz (Gn 28, 10-17). Tandis que Jacob dormait, la tête appuyée sur une pierre, il eut un songe : il vit une échelle dressée entre le ciel et la terre, et les anges montant et descendant le long de cette échelle ; et Dieu lui-même apparut et promit à la descendance de Jacob sa bénédiction et son soutien. Jacob, à son réveil, consacra avec de l’huile la pierre sur laquelle il avait dormi et appela ce lieu Beth-el, c’est-à-dire " maison de Dieu ". Marie, dont la maternité a été la condition humaine de l’Incarnation, est, elle aussi, une échelle entre le ciel et la terre. Mère adoptive des frères adoptifs de son Fils, elle nous dit ce que Dieu dit à Jacob (pour autant qu’une créature peut faire siennes les paroles du Créateur) : " Je suis avec toi, je te garderai partout où tu iras… ". Elle, qui a porté son Dieu dans son sein, elle est vraiment ce lieu de Beth-el dont Jacob peut dire : " Ce n’est rien de moins qu’une maison de Dieu et la porte du ciel ". La deuxième leçon (Ez 43, 27-44, 4) se rapporte au temple futur qui est montré au prophète Ézéchiel ; une phrase de ce passage peut s’appliquer très justement à la virginité et à la maternité de Marie : " Ce porche sera fermé. On ne l’ouvrira pas, on n’y passera pas, car Yahvé le Dieu d’Israël y est passé. Aussi sera-t-il fermé " [43]. La troisième leçon (Pr 9, 1-11) met en scène la Sagesse divine personnifiée : " La Sagesse a bâti sa maison, elle a dressé ses sept colonnes… Elle a dépêché ses servantes et proclamé sur les hauteurs de la cité… ". L’Église byzantine et l’Église latine ont toutes deux établi un rapprochement entre la divine Sagesse et Marie [44]. Celle-ci est la maison bâtie par la Sagesse ; elle est, au suprême degré, l’une des vierges messagères que la Sagesse envoie aux hommes ; elle est, après le Christ lui-même, la plus haute manifestation de la Sagesse en ce monde.

L’Évangile lu aux matines du 8 septembre (Lc 1 : 39-49, 56) décrit la visite faite par Marie à Élisabeth. Deux phrases de cet évangile expriment bien l’attitude de l’Église envers Marie et indiquent pourquoi celle-ci a été en quelque sorte mise à part et au-dessus de tous les autres saints. Il y a d’abord cette phrase de Marie elle-même : " Oui, désormais toutes les générations me diront bienheureuse, car le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses " [45]. Et il y a cette phrase dite par Élisabeth à Marie : " Tu es bénie entre les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni ". Quiconque nous reprocherait de reconnaître et d’honorer le fait que Marie soit " bénie entre les femmes " se mettrait en contradiction avec l’Écriture elle-même. Nous continuerons donc, comme " toutes les générations ", à appeler Marie " bienheureuse ". Nous ne la séparerons d’ailleurs jamais de son Fils, et nous ne lui dirons jamais " tu es bénie " sans ajouter ou du moins sans penser : " Le fruit de tes entrailles est béni ". Et s’il nous est donné de sentir parfois l’approche gracieuse de Marie, ce sera Marie portant Jésus dans son sein, Marie en tant que mère de Jésus, et nous lui dirons avec Élisabeth : " Comment m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne à moi ? "

À la liturgie du même jour, nous lisons, ajoutés l’un à l’autre (Lc 10, 38-42 – 11, 27-28), deux passages de l’évangile que l’Église répétera à toutes les fêtes de Marie et auxquels cette répétition même donne la valeur d’une déclaration particulièrement importante. Jésus loue Marie de Béthanie, assise à ses pieds et écoutant ses paroles, d’avoir choisi " la meilleure part qui ne lui sera pas enlevée ", car " une seule chose est utile ". Ce n’est pas que le Seigneur ait blâmé Marthe, si préoccupée de le servir, mais " s’inquiète et s’agite pour beaucoup de choses ". L’Église applique à la vie contemplative, en tant que distincte de (nous ne disons pas : opposée à) la vie active, cette approbation donnée à Marie de Béthanie par Jésus. L’Église applique aussi cette approbation à Marie, mère du Seigneur, considérée comme le modèle de toute vie contemplative, car nous lisons dans d’autres endroits de l’évangile selon Luc : " Marie … conservait avec soin, tous ces souvenirs et les méditait en son cœur… Et sa mère gardait fidèlement tous ces souvenirs en son cœur " (Lc 2, 19, 51). N’oublions pas d’ailleurs que la Vierge Marie s’était auparavant consacrée, comme Marthe, et plus que Marthe, au service pratique de Jésus, puisqu’elle avait nourri et élevé le Sauveur. Dans la deuxième partie de l’évangile de ce jour, nous lisons qu’une femme " éleva la voix " et dit à Jésus : " Heureuses les entrailles qui t’ont porté et les mamelles que tu as allaitées ". Jésus répondit : " Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et la gardent ". Cette phrase ne doit pas être interprétée comme une répudiation de la louange de Marie par la femme ou comme une sous-estimation de la sainteté de Marie. Mais elle met exactement les choses au point ; elle montre en quoi consiste le mérite de Marie. Que Marie ait été la mère du Christ, c’est là un don gratuit, c’est un privilège qu’elle a accepté, mais à l’origine duquel sa volonté personnelle n’a pas eu de part. Au contraire, c’est par son propre effort qu’elle a entendu et gardé la parole de Dieu. En cela consiste la vraie grandeur de Marie. Oui, bienheureuse est Marie, mais non principalement parce qu’elle a porté et allaité Jésus ; elle est surtout bienheureuse parce qu’elle a été, à un degré unique, obéissante et fidèle. Marie est la mère du Seigneur ; elle est la protectrice des hommes : mais, d’abord et avant tout cela, elle est celle qui a écouté et gardé la Parole. Ici est le fondement " évangélique " de notre piété envers Marie. Un court verset, chanté après l’épître, exprime bien ces choses : " Alléluia ! Écoute, ô ma fille et vois, et incline ton oreille " (Ps 45, 10).

L’épître de ce jour (Ph 2, 4-11) ne mentionne pas Marie. Paul y parle de l’Incarnation : Jésus qui, " de condition divine… s’anéantit lui-même, prenant condition d’esclave et devenant semblable aux hommes… ". Mais il est évident que ce texte a les rapports les plus étroits avec Marie et a été aujourd’hui choisi à cause d’elle. Car c’est par Marie qu’est devenue possible cette descente du Christ en notre chair. Nous revenons donc en quelque sorte à l’exclamation de la femme : " Heureuses les entrailles qui t’ont porté… ". Et par suite l’évangile que nous avons lu est comme une réponse et un complément à l’épître : " Heureux… ceux qui écoutent la parole… ".

Un des tropaires de ce jour établit un lien entre la conception du Christ-lumière, si chère à la piété byzantine, et la bienheureuse Vierge Marie : " Ta naissance, ô vierge mère de Dieu, a annoncé la joie au monde entier, car de toi est sorti, rayonnant, le soleil de justice, Christ, notre Dieu ".

La fête de la nativité de Marie est en quelque sorte prolongée le lendemain (9 septembre) par la fête de Saint Joachim et Sainte Anne dont une tradition incertaine a fait les parents de la Vierge [46].

NOTES

[42] Nous ignorons absolument la date historique de la naissance de Marie. La fête du 8 septembre semble avoir pris naissance au VIe siècle en Syrie ou en Palestine. Rome l’adopta au VIIe siècle. Elle s’était déjà introduite à Constantinople ; nous avons au sujet de la Nativité une hymne de Romanos le mélode et plusieurs sermons de Saint André de Crète. Les Coptes d’Égypte et d’Abyssinie célèbrent la Nativité de Marie le 1er mai.

[43] On sait que l’Église orthodoxes, comme l’Église romaine, rejette l’hypothèse selon laquelle Marie, après la naissance de Jésus, aurait eu de Joseph plusieurs enfants. Cette théorie, soutenue au IVe siècle par Helvidius, fut combattue par Saint Ambroise, Saint Jérôme et Saint Augustin.

[44] Ce rapprochement est tout à fait indépendant des doctrines " sophiologiques " qu’ont soutenues certains philosophes et théologiens russes (Soloviev, Boulgakov, etc,).

[45] Nous n’ignorons pas que certains critiques modernes attribuent le Magnificat à Élisabeth, non à Marie. Cette attribution ne nous semble aucunement prouvée. Que les paroles du Magnificat aient été littéralement prononcées par Marie est une autre question : il suffit que ce cantique exprime d’une manière fidèle les sentiments de Marie.

[46] Les évangélistes canoniques ne disent rien du père et de la mère de Marie. Les légendes relatives à Joachim et Anne ont leur origine dans les évangiles apocryphes, notamment l’évangile dit de Jacques, que l’Église a rejetés et qui sont à bon droit suspects. Il n’est pas cependant exclu que certains détails authentiques, non mentionnés par les évangiles canoniques, aient trouvé place dans les apocryphes. La légende selon laquelle Anne aurait enfanté Marie à un âge avancé semble avoir été influencée par le récit biblique sur Anne, mère de Samuel. Rien n’indique qu’il faille identifier la mère de Marie avec Anne qui prophétisa dans le Temple au sujet de Jésus (Lc 2, 36-38), Mais il est certain que la mémoire des parents de Marie, sous le nom de Joachim et d’Anne, était honorée à Jérusalem dès le IVe siècle. Quoiqu’il en soit historiquement de ces noms et des détails biographiques, l’honneur rendu au père et à la mère de la très sainte Vierge est assurément légitime.

Extrait du livre L'An de grâce du Seigneur,
signé « Un moine de l'Église d'Orient »,
Éditions AN-NOUR (Liban) ;
Éditions du Cerf, 1988.

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Dernière modification: 
Jeudi 21 juillet 2022