Vie spirituelle

La joie : Visage de Dieu, visage de l'homme

Pages de la Joie - Moi, j'ai ma joie dans le Seigneur


Icône du Christ aux Enfers : La Résurrection

Le Christ aux Enfers :
La Résurrection

 

par le Père Alphonse Goettmann

 

Dieu emplit notre bouche de rire

et nos lèvres de chansons

(Psaume 126, 2)

 


Dès sa naissance, le christianisme a été la proclamation de la joie, de la seule joie possible sur terre... Sans la proclamation de cette joie, le christianisme est incompréhensible. C’est seulement comme joie que le christianisme a triomphé dans le monde, et il a perdu le monde quand il a perdu la joie, quand il a cessé d’en être le témoin... Le contexte fondamental de l’Église est la " grande joie " (Lc 2,10 et 24,52), d’où tout le reste, dans le christianisme, tire et acquiert sa signification... (Alexandre Schmemann, Pour la vie du monde, pp. 25-26.)


LA JOIE : VISAGE DE DIEU DANS L’HOMME

L’homme n’est vraiment homme que par la joie, tout comme le ruisseau n’est ruisseau que par la source. Sans doute les méandres lointains du ruisseau n’en ont-ils aucune conscience, ainsi l’homme, dans son errance, a-t-il oublié l’Essentiel. Alors viennent les philosophes, étymologiquement ceux qui " aiment la sagesse ", celle qui scrute la vie, et ils lui remettent en mémoire, d’Aristote l’ancien (IVe s. av. J.-C.) à Bergson l’actuel (XXe s.), que l’homme ne peut pas vivre sans joie, que seul là où il y a la joie, la vie triomphe... Ils ont plongé leur savoir même très loin, jusqu’à la limite du mystère, puisqu’ils nous enseignent que la joie se révèle comme étant la vérité de notre être, qu’elle est le pouls de l’être, le critère de la vérité, et finalement que joie et vérité sont tout un !

La joie fait aussi chanter les poètes ; c’est même à cause d’elle que leur art est un chant. Paul Claudel pesait ses mots, comme toujours, quand il écrivait : Hors de la joie il n’y a que le néant, et croire au néant, c’est se détruire soi-même, s’installer dans l’inversion spirituelle et vouloir vivre contre le secret de la vie !

Ainsi l’esprit humain a pu creuser profond et certains artistes ont su nous conduire au feu de l’expérience ; la musique n’a-t-elle pas la capacité de nous enflammer, de ravir notre être entier à tel point qu’il se met à danser de joie ? Mais ni les philosophes ni les artistes ne peuvent nous dire le " pourquoi " de tout cela : quel est le nom de la joie, a-t-elle un visage ? Il a fallu les prophètes, ces " haut-parleurs " de Dieu, pour nous révéler la source de toute joie, ce pour quoi l’homme est fait, d’où il vient et où il va :

Moi, j’ai ma joie dans le Seigneur ! (Ps 104, 34)
Venez, crions de joie pour le Seigneur, rocher de notre salut ! (Ps 95, 1)
Joie au ciel ! exulte, la terre...
à la face du Seigneur, car il vient !
(Ps 96, 11)

En effet :

Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière, sur les habitants du sombre pays, une lumière a resplendi. Tu as multiplié la nation, tu as fait croître sa joie, ils se réjouissent devant toi comme on se réjouit à la moisson, comme on exulte au partage du butin. Car un enfant nous est né, un fils nous a été donné, il a reçu le pouvoir sur ses épaules et on lui a donné ce nom : Conseiller merveilleux, Dieu fort, Père éternel, Prince de la paix... Ceux qu’a libéré le Seigneur viendront, ils arriveront à Sion hurlant de joie, portant avec eux une joie éternelle. La joie et l’allégresse les accompagneront, la douleur et les plaintes cesseront... Debout ! Resplendis ! car voici ta lumière, et sur toi se lève la gloire du Seigneur. Tandis que les ténèbres s’étendent sur la terre et l’obscurité sur les peuples, sur toi se lève le Seigneur et sa gloire sur toi paraît...(Isaïe 9,1-5; 35,10 ; 60,1-2).

Rares sont ceux qui lisent et relisent ces textes d’une jubilation inouïe, alors qu’il faudrait les savoir par coeur, par le coeur ; c’est vital de boire constamment à ces sources d’eau vive, afin que cette eau devienne notre sang, notre substance vivifiante. Qui dit tradition dit transmission : encore une fois, comme la source se transmet tout entière au ruisseau, ainsi Dieu se transmet à l’homme qu’il ne cesse de susciter à la vie et de créer. Or cette transmission est d’abord l’expérience d’une joie indescriptible ! Car DIEU EST JOIE; c’est pourquoi les mystiques de l’Orient et de l’Occident ont toujours pu dire : Apprends la joie et tu apprendras Dieu. Celui qui perd la joie est donc dans l’errance, il n’a plus ni Chemin ni but puisqu’il est sans source. Aussi n’est-il pas étonnant qu’on soit arrivé universellement à cette conviction qu’une vie authentiquement spirituelle se mesure au degré de joie qui nous habite ! Du moment que Dieu est joie, cette conclusion n’est alors qu’une simple et incontournable cohérence... Cela d’ailleurs, même les athées les plus endurcis, tel Nietzsche, l’ont considéré comme une évidence: Si Dieu existait, je ne pourrais le concevoir que comme un Dieu dansant, dit-il.

AIMER LA VIE EN RÉVÈLE
LA SURPRENANTE PROFONDEUR

Il est donc clair que nous avons dans la Joie la trame sous-jacente à toute la Bible : elle est une " Bonne Nouvelle " dès les origines et portera explicitement le titre d'Evangile (en français : " bonne nouvelle "), quand celle-ci éclatera dans sa plénitude par la venue du Messie, qui est le visage même de la joie.

C’est cette annonce ou cette Présence joyeuse qu’il faut comprendre et ne jamais oublier quand on lit dans l’Ancien Testament ces textes apparemment anodins qui racontent à quel point l’homme aime la vie. La vraie sagesse pour le Juif, c’est d’abord de goûter la vie telle qu’elle est : Aimer sa vie, c’est aimer son propre bonheur, dit le Siracide (4,12). Ainsi la vie toute simple au quotidien contient déjà tout, que ce soit la joie de la moisson si souvent relevée parce que tellement signifiante, celle de la vendange tout autant, le partage de la vie avec la femme que l’on aime, la venue des enfants, jusqu’au plaisir de boire du vin qui réjouit le coeur de l’homme (Ps 104,15), il n’y a pas une expérience humaine qui soit négligeable et rien qui ne puisse être vécu avec une intensité qui touche à cet étrange mystère en transparence derrière tout instant.

Ainsi tout est épiphanie, manifestation, d’une Présence aimante pour le coeur éveillé. Mais il y a infiniment plus encore, car ce qui donne le vrai poids à cette vie, c’est qu’elle est un don de Celui qui l’habite. En réalité Présence et Don se confondent : Dieu se donne lui-même à travers ce qui nous arrive. Le peuple d’Israël le sait bien : Quand on mange, boit et se donne du bon temps dans son labeur, c’est un don de Dieu, dit Qohelet (3, 13).

Cependant, quand Dieu se donne, ce n’est jamais passivement : c’est une Présence créatrice, vitale, qui suscite l’homme et ne cesse de le libérer, de le mettre en chemin vers un accomplissement. Que ce soit dans la simplicité cachée au creux du quotidien ou lors des grandes libérations historiques du peuple, Israël ne se trompe pas, car c’est le Seigneur qui ramène les captifs de Sion, c’est toujours lui qui emplit notre bouche de rire et nos lèvres de chansons (Ps 126,2). Dans cette joie folle se trouve le coeur de la Bible, sa direction profonde, jusqu’à ce qu’elle éclate un jour dans la venue du Libérateur lui-même, le Messie qui, d’emblée, ouvrira sa mission en révélant qu’il est envoyé pour que les aveugles recouvrent la vue, et les boiteux marchent, les lépreux soient purifiés, et les sourds entendent et les morts ressuscitent, et les pauvres apprennent la Bonne Nouvelle (Mt 11, 5). Si Jésus reprend ici les termes mêmes du prophète Isaïe (35,5), c’est qu’il entend bien manifester la constante de toute l’histoire : celle d’une libération incessante et qui, avec lui, arrive à terme. Les Psaumes, parce qu’ils sont notre pain quotidien, nous permettent d’assimiler cette Réalité de toute réalité et d’en inscrire à jamais la mémoire dans nos entrailles : Le Seigneur fait droit aux opprimés, il donne du pain aux affamés, il relâche les captifs, redresse ceux qui sont courbés, guérit ceux qui ont le coeur brisé et panse leurs blessures...(Ps 145, 146). À cause de cette joie et pour s’y accorder, les Psaumes sont toujours chantés, alors même qu’on peut avoir " le coeur brisé "... Seule l’exclamation joyeuse et émerveillée peut donner du champ à ce qui nous arrive et permettre de voir les eaux profondes plutôt que la surface agitée seulement de la vie. Parfois l’agitation est telle qu’il nous faut les mots mêmes de l’Esprit Saint à travers la bouche du psalmiste et la joie du peuple rassemblé pour nous rappeler toujours à l’essentiel au milieu de nos tempêtes...

TRANSFORMER LA VIE
EN UNE NOCE PERPETUELLE

En effet, si la joie peut être permanente, c’est parce qu’elle émane d’une Présence nuptiale, il s’agit de la joie de l’Alliance : l’amour fou de Dieu est celle d’un Époux. Il est présent en tout, et pas seulement dans la nature, mais aussi en tout espace, dans l’air que nous respirons, dans le temps et à l’intérieur de l’événement qu’il véhicule, en toute situation, dans la petite histoire banale et insignifiante, dans sa trame secrète jusqu’au filigrane..., à travers tout Dieu cherche l’homme comme le Fiancé en quête de sa bien-aimée, tout le Cantique des Cantiques en témoigne : Il veut faire de sa vie le lieu même de cette Alliance. De la vie de l’homme, la plus concrète et réaliste, peut-être " profane " à nos yeux de païens, Dieu veut faire une communion avec lui. C’est déjà le royaume des cieux, car, dira Jésus lui-même il est comparable à des noces ! (Mt 22,2) Saint Maxime le Confesseur (Vie s.) a montré admirablement comment l’homme qui se laisse séduire (Jr 20,7) et accepte d’entrer dans une réciprocité amoureuse avec Dieu, devient réellement le prêtre d’une " Liturgie Cosmique ". De moment en moment, là où il se trouve, il reçoit le monde des mains de Dieu et l’offre à nouveau à Dieu dans une infinie reconnaissance. Cette gratitude est le fond de l’amour, c’est une action de grâces continuelle qui transforme sa vie en une Vie en Dieu, en communion. Le Père Schmemann dit que la définition première, fondamentale de l’homme se trouve dans ce sacerdoce : comme prêtre il se tient debout au centre du monde, il lui donne son unité en bénissant Dieu pour tous ses dons et en rendant grâce d’être tout en tous. En perdant cette vie eucharistique, l’homme a perdu la vie de la Vie même et le pouvoir de la transformer en la Vie par la louange. Ayant cessé d’être le prêtre du monde, il en est devenu l’esclave et ne cesse de communier à la mort à travers une vie morte, puisque vide de Dieu (Cf. Alexandre Schmemann, Pour la vie du monde, Desclée de Brouwer.)

Mais au sein même de sa déchéance, Israël crie de sa profondeur vers Dieu (Ps 130,1) et continue à espérer, car un jour le Seigneur fera disparaître pour toujours la mort, il essuiera les larmes sur tous les visages et ôtera l’opprobre de son peuple (Is 25,8). Aussi, quelle que soit la conscience de sa trahison et de ses infidélités face à Dieu, l’âme juive soupire toujours, secrètement, après la Gloire de son Seigneur : Dieu, c’est toi mon Dieu, je te cherche, mon âme a soif de toi, après toi languit ma chair, terre altérée, sans eau (Ps 63,2). En effet, comme dit le Siracide : Qui pourrait se lasser de contempler sa Gloire ? (42,25). Alors le culte au Temple était toujours là pour raviver la flamme et remettre l’homme dans sa vraie tonalité. C’est là, dans ces explosions de joie liturgique où éclatait l’enthousiasme de tout le peuple pour son Dieu, que chacun pouvait être constamment régénéré et rafraîchir sa mémoire défaillante. La conscience d’une plénitude de vie naissait dans cette dimension communautaire du bonheur. Seul on peut être victime de ses sentiments, mais cela est impossible lorsqu’on fait partie d’une tradition porteuse d’une libération par la joie. On ne peut se réjouir que tous ensemble, parce que c’est le peuple tout entier qui est dépositaire d’une Promesse extraordinaire.

C’est cette Promesse qui fait battre le coeur d’Israël, qui habite sa formidable nostalgie, qui fait du temps, de chaque instant même, le signe d’une Venue en cours. La Gloire de Dieu, sa Présence, qui habite à l’intérieur de toute chose et de tout événement, va, en effet, montrer son visage. Celui qui ne cesse de libérer l’homme, qui déjà le suit comme son ombrage et qui le garde de jour et de nuit pour que jamais son pied ne trébuche (Ps 121), il va bientôt se manifester à visage découvert au grand Jour, jour de lumière (Am 5,18) et ce sera la plénitude des temps (Ga 4,4 ; Ep 1,10). Cette espérance du bonheur messianique fonde en réalité l’expérience de toute joie du peuple juif. La joie simple au quotidien vaut, bien sûr, par elle-même, car elle est Présence réelle, pleine, mais en même temps, et cela la décuple, elle ouvre sur l’immensité d’une attente, elle est l’annonce d’une radicale nouveauté, toute éblouissante qu’elle soit elle n’est que le Germe (Jr 23, 5) de prodiges et de merveilles inimaginables (Is 48,6). Le poème d’allégresse du prophète Sophonie vibre dans le sang de tout juif bien-né : Réjouis-toi, fille de Jérusalem ! Le Seigneur ton Dieu est au milieu de toi... il exultera pour toi de joie, il te renouvellera par son amour ; il dansera pour toi avec des cris de joie, comme aux jours de fête ! (So 3, 14-20). C’est une joie sans limites, infinie, car en elle germe la libération de toute l’humanité dont Israël est le berceau. En lui naîtra le Messie mais pour apporter alors la délivrance à tout homme. On ne peut être heureux qu’ensemble et cette joie ne sera parfaite et définitive que lorsque le Christ aura vaincu tout ce qui la menace constamment : la guerre, la violence, le mal sous toutes ses formes, la maladie, la souffrance, la mort (Is 25,8). Il remplira toute la terre de la grande paix messianique annoncée par le prophète Isaïe (11, 1-16) et du fond de sa joie chaque homme s’entendra dire : le Seigneur est pour toi une lumière éternelle, ton Dieu est ta splendeur (Is 60,19). Ce sera une joie sans ombre qui présidera au grand rassemblement de tous les hommes auxquels est proposée l’Alliance Nouvelle.

LA JOIE : PREMIER ET DERNIER MOT DE L’ÉVANGILE

Avec l’avènement du Messie, l’histoire du monde bascule des ténèbres dans la lumière et la joie définitives. L’Incarnation de Dieu en Jésus Christ, c’est le temps lui-même qui s’accomplit et entre dans sa plénitude, la création est à son achèvement, la terre-mère enceinte depuis des millénaires enfante Dieu en personne, l’Emmanuel, qui signifie : " Dieu avec nous ". C’est cette Joie indescriptible qui est l’aboutissement de toutes les Écritures et la réalisation des prophéties ancestrales. Bien plus : cet événement est au coeur même de l’aventure cosmique. L’expansion des galaxies, la naissance et la réussite de la vie sur notre planète, l’apparition et l’histoire de l’homme, tout converge vers cet instant : c’est en lui, le Verbe de Dieu, que tout a été créé. L’univers a mis des milliards d’années à composer son Chef d’oeuvre. Depuis, le plus antireligieux des hommes compte les jours et les siècles à partir de cette date unique qui partage l’histoire en deux: " Avant Jésus Christ " et " Après Jésus Christ "! En lui, l’Absolu s’est fait visage, l’ultime réalité a dévoilé son nom en Jésus Christ : DIEU EST JOIE ! On comprend alors pourquoi la joie est le premier et le dernier mot de son Évangile. Dès que l’Ange proclame aux bergers la bonne nouvelle de la naissance du Christ, il dit : Je vous annonce une grande joie qui sera celle de tout le peuple (Lc 2,10). C’est ainsi que tout commence, mais c’est également ainsi que tout se termine dans la vie terrestre du Christ, lorsqu’il se rendra invisible le jour de son Ascension : Les disciples l’adorèrent et retournèrent à Jérusalem avec une grande joie (Lc 24,52).

Ils retournèrent à Jérusalem pour se préparer à leur mission, car, le jour de la Pentecôte, l’Esprit Saint les enverra proclamer cette joie à toute créature jusqu’aux extrémités du monde (Ac 1,8). À l’Ascension, le Christ s’est rendu invisible en Palestine, parce que désormais il est présent universellement, au coeur de chaque homme et de toute l'histoire jusqu’à la fin des temps (Mt 28,20).Comme dit Saint Grégoire de Naziance (IVe s.) : Celui qui est consubstantiel au Père se fait consubstantiel aux hommes, afin que nous devenions ce qu’il est. Donc la Joie qu’est Dieu est devenue par le Christ notre propre substance ! Saint Paul en a fait la trame de sa prédication : Nous tous qui, le visage découvert, réfléchissons comme en un miroir la gloire du Seigneur, nous somme transformés en cette même image, allant de gloire en gloire, car Dieu est celui qui resplendit dans nos coeurs, pour faire briller la connaissance de la gloire de Dieu, qui est sur la face du Christ (2 Co 3,18 ; 4,6). Il faudrait, comme certains Pères du désert, ne vivre pendant des années qu’avec une seule Parole comme celle-là pour que le Feu du Ressuscité se mette à flamber en nous ! " Le disciple du Christ est un être littéralement consumé par la joie pascale qui est désormais le phare de son existence, le son juste de sa vie, " dit Paul Evdokimov. " L’Agneau ressuscité irradie toutes choses, même les casseroles scintillent d’une étrange lumière pour qui sait les regarder... "

Sans cette joie le christianisme lui-même, comme tel, est incompréhensible et l’Église inutile. Avec ou sans elle, je peux à chaque instant traduire l’Amour ou le trahir ! C’est pourquoi Jésus demande à ses disciples d’être joyeux de cette grande joie... Peu de chrétiens savent que c’est là même un commandement : Que la joie qui est en moi soit aussi en vous et que votre joie soit parfaite ! (Jn 15,11)

Plus que cela, il n’y a pas de sainteté sans joie, elle est vraiment le test que nous sommes sur le Chemin : Soyez joyeux, devenez parfaits (2 Co 13,11), et saint Paul insiste constamment : Réjouissez-vous sans cesse dans le Seigneur, je le répète encore : réjouissez-vous ! Motif : Le Seigneur est proche ! (Ph 4,4)

Notre joie réside dans le seul fait bouleversant que Dieu existe et qu’il soit venu chez nous, dans notre intimité. Dieu est, cela suffit. Se réjouir à plein de ce qu’il est, lui, et rendre grâce en tous temps et en tous lieux à cause de lui-même, c’est poser l’acte le plus élevé du détachement de soi, le plus opposé à l’égoïsme, c’est entrer dans le dépouillement total de la crèche et ne plus voir que la splendeur de Jésus. Sa beauté nous métamorphose...

Cet article a été publié dans la revue le Chemin 
numéro 29, 1995. Reproduit avec l’autorisation
du Père Alphonse Goettmann et Le Chemin.


 

 


 


Dernière modification: 
Jeudi 21 juillet 2022